« DOÑA MARIA DUCHICELA »
Sculpteure en céramique polychorme.
Déplacée à Quito dans la fleur de l’âge (24 ans), le profil de son visage révèle la physionomie sensible de « Chuyuc » (région sud des Andes équatoriennes). Son visage ovale, gracieux, finement découpé, ressemble au soleil doré d’hiver. Ses grands yeux, ronds et brillants, comme des « capulíes » (cerises noires sylvestres) de Tunshi, ont leur propre langage.
Ses lèvres charnues, quand elle parlait ou souriait, ressemblaient aux fruits mûrs des “pitahayas” (planta hallucinogène des Andes). Ses cheveux noirs, abondants, lui tombaient dans le dos, ou étaient parfois retenus en un grand chignon. La beauté de María Duchicela bouleversait la vie des “quiteños”.
Elle donnait chez elle de luxueuses fêtes, fréquentée par de jeunes garçons richement vêtus, issus de cette petite société coloniale. María, toujours habillée de robes brodées de fils d’or et de paillettes, éveillait chez ces garçons beaucoup d’intérêt lorsqu’elle arrivait à la messe avec tous ses courtisans et sa cour.
Elle était vivement critiquée par les femmes de la noblesse espagnole et métisse qui l’enviaient pour sa beauté. Mais cela lui importait peu. Elle avait sa vie, son corps, son âme et de tout ça, elle en disposait comme bon lui semblait. Le divorce d’avec son mari insignifiant, qui ne tenait à elle que pour son argent et sa beauté, donna lieu à un commérage cruel de la part de la société locale.
En1670, à 50 ans, un profond changement spirituel se passa chez elle. Abandonnant le luxe, elle se tourna vers une vie contemplative. Elle protégea les enfants de l’orphelinat et se soumit à des constantes mortifications physiques.
Maria Duchicela fut un des personnages important de la famille Duchicela du XVIII siècle. Par sa beauté, son talent, ses amours de jeunesse, et sa sainteté, sa mémoire restera toujours un exemple pour ceux de sa lignée.
(Mythes équatoriens)
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